Dimanche. Un chauffeur de l'American University of Sharjah vient me prendre à l'hôtel... les choses sérieuses commencent. Environ une heure de voiture à faire. J’en profite pour faire du ménage sur mon Mac… je ne veux pas que les étudiants voient mon bordel sur le bureau quand je m’installerai. Je représente quand même un peu le Québec ici! Je ne veux pas non plus faire honte à ma collègue Ilhem.
Chemin faisant, nous traversons la ville que je n’ai pas vue à mon arrivée la nuit de jeudi à vendredi. Sortis de Media City, il y a accalmie d’édifices en hauteur, mais à l’approche d'un autre centre de Dubai, ça reprend de plus belle. J’aperçois soudainement de loin une épingle qui gratte le ciel. C’est ça le Burj Khalifa? Tellement haut que ça a l’air trop mince. Il faut dire que le design le veut ainsi. De loin, on dirait que les derniers étages ont la largeur d’une cage d’ascenseur! Il y a un petit côté Gaudí à cet édifice, vous savez l’architecte espagnol qui a conçu la cathédrale Sagrada Familia à Barcelone. Jamais terminée d’ailleurs… De l’architecture vivante, mais il y a un mot pour décrire ça. Organique!
Étrange, j’ai pourtant un sentiment de malaise en voyant cette tour de 800 m qui dépasse largement la Tour du CN à Toronto (553,33 m), jadis la plus élevée. Sauf que c’est une tour à bureaux cette fois, avec observatoire au 124e étage! J’ai, il y a longtemps, visité la tour du CN avec mes deux gars alors jeunes, mais je ne suis pas certain, devant cette pointe inquiétante, d’être tenté d’y monter. Depuis son ouverture, seule la plate-forme d'observation était accessible au public, le reste de la tour étant soit en chantier, soit tout simplement désert. Pour des raisons encore incertaines (on parle de problèmes d'alimentation et d'une affluence beaucoup plus importante que prévue), le plus haut bâtiment jamais construit a dû, récemment, fermer temporairement ses portes afin d'être réaménagé. Pas rassurant. Rappelez-vous The Towering Inferno, le film catastrophe de 1974, avec Steve McQueen et Paul Newman. Rappelez-vous aussi l’avis qu’on retrouve à proximité des ascenseurs : en cas d’incendie, prière d’utiliser les escaliers. 124 étages à descendre. Le temps de griller maintes fois le long de cette brochette verticale.
Le chauffeur me ramène ensuite directement au Palladium de Dubai. Il n’est pas trop tard pour chercher mon laissez-passer qui me permettra d'assister au Dubai Lynx 2010 qui commence dès aujourd'hui avec le film Art & Copy, qui a été présenté à Montréal en novembre dernier, au Cinéma du Parc, mais que je n’ai pas pu voir. À la condition qu’on me serve promptement au comptoir d’accueil. C’est bizarre, ça me rappelle des souvenirs de Cannes. Malgré une pré-inscription par Internet, tout semble compliqué. Et je ne suis pas seul à maugréer. C’est fou, j’ai l’impression de vivre un déjà vu!
J’arrive pourtant à temps pour la projection de ce documentaire américain de Doug Pray, portant sur la publicité, avec Lee Clow, Dan Wieden, David Kennedy, Phyllis K. Robinson, Hal Riney, George Lois, Rich Silverstein, Jeff Goodby, Mary Wells, Cliff Freeman et Jim Durfee. Vous reconnaissez quelques noms? Âgés aujourd’hui de plus de 60, voire même 70 ans, ces art directors et copywriters de renom ont fait les beaux jours de la pub américaine, avec Volkswagen, Macintosh, iPod, MTV, Nike, Budweiser et Got milk? Voir la bande annonce ci-contre.
Vous pouvez aussi visiter le site artandcopyfilm.com.
Passionnant Richard. Dis donc, c'est fou ton énergie. Vivre tout cela et avoir encore le temps et la générosité de l'écrire ici c'est fantastique. Et inspirant. Bravo.
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